L’Union européenne vient de renouveler son parlement avec une redistribution politique mettant fin au « monopole du bipartisme » (Sociaux-démocrates et Conservateurs/Chrétiens démocrates). Il va falloir compter avec une plus grande hétérogénéité des représentations ce qui ajoutera encore de la complexité. Car l’UE et ses 28, bientôt 27?, états membres ne sont en rien un tout homogène. Au delà des clivages politiques bruxellois, les disparités économiques et sociales sont immenses. L’Europe du Nord, aisée et au plein emploi semble vivre à des années lumières des États du sud, durement touchés par la crise. L’Europe de l’Est continue de se développer bien qu’encore très loin des standards de revenus occidentaux.
C’est cependant la crise des migrants qui a profondément mis au jour les différents « culturels » sur le continent. L’Est ne semble pas prêt à embrasser l’idée de mondialisation multiculturelle plus largement répandue en occident. L’Italie, fatiguée du règlement de Dublin qui oblige les migrants à faire leur demande d’asile dans le premier pays de l’UE où ils ont posé pied, a trouvé la solution dans la personne de Matteo Salvini. De manière quasi généralisée, les parties extrêmes réalisent des scores de plus en plus importants dans de très nombreux pays, reflétant le clivage entre des européens convaincus (souvent urbains, connectés, multilingues, diplômés) et les oubliés du système (ruraux, travailleurs pauvres, non diplômés) pour qui l’Europe est devenue la source de tous les maux de la société.
Aujourd’hui, aucune coalition n’émerge pour sortir du monopole de l’orthodoxie budgétaire et du libéralisme. Cette doctrine semble pourtant pousser plus au chacun pour soi qu’en faveur d’une intégration plus forte. Les européens ne parviennent pas à se mettre d’accord. Alors comment peser face aux États-Unis et à la Chine et surtout comment ne pas commettre de nouveau les erreurs du passés ? Depuis le crise de 2008, la désunion européenne est de plus en plus flagrante. Les citoyens apparaissent lassés et les hommes politiques impuissants. Tout se passe comme si nous étions désillusionnés, presque convaincus que seule une catastrophe majeure pourra rompre l’inertie dans laquelle nous sommes englués.
Cette carte ne prétend pas affirmer ou infirmer la thèse de la désunion européenne. Son titre est un effet de style. Elle dresse un mini portrait robot de l’UE mais ne saurait résumer son immense complexité. Les données représentées sont politiques et économiques. Les différences culturelles n’apparaissent pas car difficilement appréhendables objectivement. Elles sont pourtant encore très importantes et influent fortement sur le destin du continent.
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