océan indien

L’océan indien est depuis longtemps une interface maritime majeure du commerce mondial. On pense notamment aux marchands arabes du moyen-âge qui parvinrent à établir un nouveau pont entre les marchés asiatiques et la Méditerranée, concurrençant ainsi les anciennes routes terrestres de la soie.

Aujourd’hui, l’océan indien demeure un point de passage obligé pour les navires reliant l’Europe à l’Asie mais également pour l’écoulement du pétrole et du gaz de la péninsule arabique vers le reste du monde via le détroit d’Ormuz.

La Chine a rapidement compris son intérêt à se positionner dans cet océan stratégique, au cœur de son projet des nouvelles routes de la soie. En peu d’années, l’Empire du milieu est parvenu à mailler cet espace pour répondre à ses ambitions. La Chine a ainsi investi dans la construction et le contrôle d’un certain nombre de ports le long des grandes voies maritimes. Elle a également multiplié les accords de défense afin d’obtenir des facilités d’accès à sa flotte de guerre dans de multiples pays riverains de l’océan indien (stratégie du collier de perles). En 2018, elle a même inauguré sa première base militaire à l’étranger, à Djibouti, petit pays d’Afrique de l’Est sur le détroit de Bab-el-Mandeb.

Face à la Chine, le géant indien a accumulé un retard important mais les choses semblent changer ces dernières années. L’Inde s’est alliée au Japon pour proposer un projet concurrent aux routes de la soie chinoises (Asia-Africa growth corridor). Elle investit dans le port iranien de Chabahar à la sortie du détroit d’Ormuz et reprend peu à peu pied dans certains pays comme l’île Maurice, les Seychelles, Madagascar et le sultanat d’Oman. Enfin, elle coopère de plus en plus avec les puissances occidentales disposant de nombreux territoires ultra-marins dans l’océan indien, pour répondre à la stratégie chinoise du collier de perles.

Tout semble porter à croire que ce vaste océan est en train de devenir l’un des points chauds géopolitiques du globe où les grandes puissances placent peu à peu leurs pions.

© Christophe Chabert